Cocorico !
Cocorico !
Je commence par ce qui relève de l'anecdote , à savoir si le le bébé prénommé Fanch avait le droit de faire caca
> dans une couche estampillée tilde . Comme il fallait s'y attendre : la justice française vient de réagir en disant
> non et a décidé qu'il était nécessaire que ce chiard chie de manière bien française et que ses parents lui torchent
> le cul sans tilde .
> La justice française a donc tranché en pensant français .
> Quoi de plus normal ?
> Ce qui me consterne le plus n'est pas tellement cela , mais bien le fait que les principaux acteurs concernés ( les parents
> de Fanch , les associations et structures culturelles bretonnes etc. ) disent que c'est scandaleux , que l'interdiction du
> tilde est un outrage à la bretonnitude et gna gna gna .
> Que peut-on attendre de mieux d'officines jacobines indécrottables ?
> On n'en a rien à foutre de ces guignols : ce n'est pas parce qu'ils ne veulent pas de ce tilde qu'on va leur obéir , si ?
> Plutôt que de perdre du temps et de l'énergie à se battre contre ces mouilns à vent , notamment en faisant appel ,
> donc en utilisant une autre officine bien française , le mieux ne serait-il pas de dire de manière claire et musclée :
> votre décision, vous pouvez vous la carrer dans le cul ; le tilde , on le mettra quand même , et on vous emmerde .
> C'est évidemment politiquement très incorrect , mais ce serait plus payant que de jouer constamment les martyrs .
> Pousser de vraies gueulantes à la Glenmor ( souvenez-vous de sa très belle contre Marseillaise où il termine en
> chantant " Merde à la France " ) c'est quand même autre chose, non ?
> Les militants bretons d'aujourd'hui ont un côté gnan-gnan exaspérant ; je ne sais pas s'il était bon à cent pour cent
> de poser les bombes du FLB à l'époque, mais ces gens-là étaient quand même courageux et ne se contentaient pas de
> pleurnicher parce que le vilain état jacobin leur faisait de grosses misères . Ils rentraient dans le lard de ces con-
> nards et ne se contentaient pas de clamer qu'on les méprisait .
> Si les militants d'aujiourd'hui veulent rester crédibles, il faut qu'ils cessent de larmoyer : imagine-t-on cette histoire
> de tilde en Corse ? Il y aurait déjà eu deux ou trois gendarmeries d'explosées ... Chez nous , on va plutôt se précipiter
> sur son clavier d'ordinateur pour signer une pétition qui ne mange pas de pain et brailler sans rire à l'ethnocide culturel .
> Autres temps autres méthodes , mais je redis que celle du gros coup de poings sur la table est bien plus payante .
> Et quand même moins cucul la praline .
> Je me souviens qu'il y a quelques années une association ( celle de cette vieille cinglée de Brigitte Bardot ) avait
> fait une action en justice car elle protestait contre le fait que , à l'occasion de séances de gouren , le vainqueur déam-
> bulait avec un maout ( bélier ) sur le dos, symbole de victoire . L'association en question prétendait que c"était at-
> tenter à la santé du dit maout et autres fadaises ; elle avait été déboutée , mais ce qui m'avait frappé n'était pas
> cet essai ridicule d'interdire le port du maout mais le fait que les responsables du gouren se demandaient comment
> faire si on leur interdisait cette ancienne pratique .
> Or , le problème n'était pas là de se demander comment faire mais bien de dire haut et fort : même si la justice
> nous donne tort , on continuera quand même, bande de gros cons .
> On retrouve la même chose avec cette histoire de tilde : au lieu de geindre et de pleurnicher , il faut se glenmo-
> riser , et de manière radicale .
> Conclusion : le tilde ( car on dit le : vous m'en direz tant ) ne présente pour moi aucun intérêt linguistiquement parlant
> et ne constitue pas à mon sens une atteinte à la culture bretonne car , avouons-le, c'est quand même bien dérisoire
> à l'aune des véritables enjeux d'une langue qui se meurt . En effet : les Tanguy Louarn et autres Anne-Marie Cha-
> palain s'égosillent en criant au complot jacobin refusant un tilde alors qu'ils sont trop contents de voir disparaî-
> tre la manière authentique et populaire de s'exprimer au profit d'une création linguistique déconnectée du réel .
> L'intérêt de cette histoire de tilde est plutpot dans la manifestation de l'incapacité de réagir de manière efficace
> à un diktat .
> De toute façon : a-t-on idée aussi d'appeler son fils Fanch , avec ou sans tilde , quand on a à sa disposition de très
> beaux prénoms bien de chez nous , et tout à fait chrétiens de surcroît ?
> Mais ne soyons pas tristes : Paris , et la France tellement bien représentée par notre capitale , va organiser les
> prochains jeux olympiques . Il y aura des drapeaux tricolores partout , et les journalistes de RBO qui , hier matin
> encore , s'étranglaient d'indignation pour cette histoire de tilde , seront les premiers à brailler que la France
> aura gagné quand un petit jeune bien de chez nous aura gagné sa médaillette .
> Aura-t-il le droit également à un tilde en chocolat offert par madame Hidalgo ?
Prof De Guermont