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Autour de Pont-Melvez
6 juillet 2017

La mère Theresa chez les hérétiques

La mère Theresa chez les hérétiques

 

La Grande Bretagne a connu des élections à la même période que la France, cette année ; Premier Ministre britannique (parti conservateur), Theresa May a appelé les électeurs aux urnes de façon anticipée, espérant renforcer sa légitimité en particulier pour sortir la Grande Bretagne de l'Union européenne : le fameux Brexit. Et elle s'est plantée : les électeurs ne l'ont pas plébiscitée, et elle se voit obligée de former une alliance avec le parti le plus proche du sien de façon à mener la politique qu'elle entend mener : il s'agit du DUP, le Democratic Unionist Party( C'est l'équivalent de l'alliance, en France, des bonnets blancs du PS avec les blancs bonnets de l'UMP au sein de En Marche, pour donner un exemple. ). 
Il faut toujours se méfier des partis qui ressentent le besoin de préciser dans leur appellation qu'il sont « démocratiques », c'est louche ! Et en effet, ni le parti conservateur ni le DUP ne sont de joyeux lurons, et le DUP est sans doute le plus sinistre des deux ; nous verrons que leur alliance est contestée même parmi les membres des deux partis.
Mais pour comprendre comment le chef du gouvernement britannique et du parti conservateur peut se retrouver à s'allier avec un parti irlandais pour gouverner, il nous faut remonter le temps.

L'Irlande a toujours vu l'arrivée de différents peuples sur son île : des Celtes, des Vikings, des Normands. Mais à partir du XIIè siècle, des nobles anglais et écossais viennent s'établir au nord de l'Irlande, où les terres sont plus fertiles, et jouent les seigneurs qui ne manquent pas d'utiliser la population locale (qui parle gaélique) comme masse laborieuse. Les révoltes paysannes contre ces seigneurs étrangers ont toujours existé, mais à partir du XVIIè siècle et l'avènement du protestantisme, qui apporte son lot de guerres de religion, les choses vont se corser et les inimitiés se durcir autour de la religion, qui reflète en réalité une division … de classes, dirait-on aujourd'hui. Oliver Cromwell, un protestant anti-monarchique qui prend le pouvoir au milieu du XVIIè siècle en Angleterre, va mener des campagnes militaires dont les Irlandais se souviennent encore aujourd'hui – et qu'ils ne pardonnent toujours pas – pour imposer le protestantisme, la langue anglaise et bien sûr la culture anglaise à un peuple qui parlait gaélique et était profondément catholique. Les seigneurs propriétaires terriens venus d'Angleterre et d’Écosse prêtèrent allégeance aux rois britanniques majoritairement protestants, en le devenant eux-mêmes. Alors que le peuple irlandais catholique le restait malgré les persécutions. La religion marquait ainsi l'appartenance des gens soit aux colons britanniques exploiteurs (protestants) ou au peuple irlandais « de souche » (catholique).

A la fin du XVIIè siècle, en 1690, le roi néerlandais protestant Guillaume d'Orange, marié à la fille du roi anglais, bat Jacques II d'Angleterre ( Jacques VII d’Écosse, fils du successeur de la Reine Elizabeth I ) dans la bataille de la Boyne dans le nord de l'Irlande : le protestantisme est définitivement vainqueur en Grande Bretagne, et cette bataille devient le symbole de la victoire des protestants sur les catholiques en Irlande du nord ; elle est encore célébrée de nos jours par les « Orangemen », Irlandais protestants (descendants des colons britanniques), qui paradent dans les quartiers catholiques d'Irlande du nord pour leur rappeler qu'ils sont minoritaires, battus : bref, des sous-hommes. Ces parades donnent souvent lieu à des violences contre les catholiques, que l'Ordre d'Orange veut humilier et intimider. 
20 ans après les accords mettant fin à 30 années de guerre civile en Irlande du nord, les rancœurs sont tenaces.

Mais pourquoi seulement en Irlande du nord ? Et c'est quand qu'on cause du DUP, ce ramassis de protestants barjos qui détestent toujours autant les catholiques, alors qu'ils partagent beaucoup de leurs visions conservatrices de la société ? Dans le prochain épisode, chers amis.

Mère Theresa 

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