Sacrés sorciers...

Sacrés sorciers…

Nous allons consacrer quelques billets ( un à deux par semaine, la gourmandise est un vilain péché, moinillons !) à la tradition de sorcellerie, telle qu’elle existait il y a encore quelques année autour de Pont-Melvez.

Merci à ceux qui nous ont aidés, ou mis sur quelques pistes notamment B. de Saint Péver,  et Marie-Christine de… Saint-Quentin, Francis, qu’ils en soient ici remerciés.

Ces pratiques sont en net recul actuellement, pour des raisons diverses, comme la lente disparition de la société rurale, et surtout l’arrivée de pratiques d’une agriculture dite moderne.

Faut il aussi voir avec l’apparition de la télévision dans les campagnes, la disparition des veillées ? Au cours de ces soirées les gens discutaient mais aussi pouvaient médire…

Dans ces veillées si un bon conteur se mettait à discourir sur ce sujet, nul doute que les participants en rentrant chez eux, par les chemins creux  avaient le trouillomètre à zéro.

 Il est aussi à remarquer que les personnes âgées que nous avons interrogées sont assez réticentes à aborder le sujet, mais parfois…( les témoignages directs s’étendent sur une période qui va de vers 1930 au années 1970  (mais certains sont plus récents, preuve que ces pratiques perdurent encore, quoiqu’à une bien moindre échelle)

Dans une région acculturée, ces pratiques, réelles,  parfois imaginaires ont laissé encore des traces qui se manifestent par des rancœurs, des suspicions…

Certains de ces rituels magiques sont visibles encore de nos jours, mais plutôt par tradition (çà ne peut pas faire de mal de suspendre un brin de buis bénit dans l’étable… on ne sait jamais !)

 Les traditions variant d’un endroit à l’autre, donc vous pouvez nous faire part de vos avis et remarques sur lemoinerouge@gmail.com  ou dans les commentaires. Nous avons essayé de rester centré sur les quelques cantons.( Bourbriac, Callac, Belle-Isle-En-Terre) donc on ne parlera que des pratiques dans la région bretonnante.

La religion a parfois combattue ces agissements, mais les a surtout exploités pour avoir à sa botte un peuple craintif, ne voulant pas être voué aux feux de l’enfer que l’on lui promettait.

Les personnes  mises en cause pour ces pratiques pouvaient venir d’horizons divers, mais les principaux accusés étaient les colporteurs, les bohémiens, les forgerons (relation avec le feu, donc l’enfer), parfois les meuniers*, et bien sûr l’étranger venu s’installer sur le secteur. Bref, la personne différente (ou jugée telle) n’appartenant pas à la communauté villageoise.

On imagine la vie d’une personne, et de sa famille, accusée par la rumeur, d’exercice de telles pratiques !

 *Des meuniers étaient accusés d’être des sorciers dans la région de Callac,  Saint-Servais, Duault (Haute- Cornouaille) alors qu’ailleurs on ne nous en a jamais  parlé.

 Dans « Le Cheval d’Orgueil » P.J. Hélias parle aussi des rebouteux du pays bigouden qui étaient souvent des meuniers.

 Une des sources principales sur le sujet reste le livre de  de C. Auray

PS (1) : D’esprit rationaliste le bon moine à du mal à croire à ces sornettes de sorciers, guérisseurs et charlatans de tous poils, mais comme ils ont fait  partie de la tradition locale, nous nous contenterons de les décrire…

Par contre il est évident que nous ne donnerons pas les noms des personnes qui nous ont été citées. (sauf quand le nom a déjà été connu dans ce genre d’affaires)

 PS (2) : Nous n’avons pas assez de documentation sur les « Paotred » (des gars)ni sur les « Spontailh » (des épouvantails) ces entités mystérieuses, en général de génies gardiens d’un endroit, génies tutélaires hantant des endroit précis (carrefours, ponts, ruisseaux) qui pouvait dit-on se manifester sous une forme parfois anthropomorphique, souvent sous l’image d’un cheval, ou chien, taureau). Notons que cette croyance (avec un chien) se retrouve aussi en Angleterre.

Si un moinillon a des infos…

PS (3) Des écrits sur ces pratiques existent bien plus dans d’autres régions, un peu pour la Haute-Bretagne, bien plus pour la Mayenne, la Normandie et le Berry.