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Autour de Pont-Melvez
13 octobre 2015

Langage fleuri

Langage fleuri

  En ces temps pré-électoraux , il n'est pas inutile de lire quelques lignes qu'on ne lit plus nulle part : 

je vous mets  la reproduction du numéro du 2 novembre 1890 du Père peinard avec

son langage direct ( comme l'action du même nom qu'il prônait ), loin de la langue de bois. 

Amusez-vous bien !

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Supplément au n° 85 du 2 novembre 1892.

Le Père Peinard au populo

Les voilà revenus, ces noms de dieu de députés. Mauvais signe ! Ces hirondelles de potence annoncent l’hiver, avec le frio, la purée et toutes les mistoufles à la clé.

Mince de flemme qu’ils ont battu ! C’est toujours pareil : ceux qui n’en foutent jamais un coup se paient les vacances. Pour ce qui est de nous, en fait de vacances, c’est le chômage !

• Et maintenant, que vont-ils foutre, ces bouffe-galette ? — Pas la peine de le demander. nom de dieu ! Ils vont se réatteler à leur salope de besogne : sortis du fourbi habituel, des papotages politiques, des retours de bâton, des pots-de.vin, y a plus personne !
• Et leurs professions de foi ? Et leurs serments ? Et la chiée de reformes promises avant leur élection, què que ça devient, tout ça ?

Voyou, faut pas se gourrer ! On s’est laissé empaumer par les belles phrases, mais au fond, chacun savait bien que c’était du battage, et qu une fois nommés, les salops se torche-aient le cul de leurs promesses.

Ils seraient d’ailleurs bougrement embarrassés, pour foutre en train les réformes promises ; pour en faire, y a qu’un moyen, toucher à la Propriété ; or, les députés en sont les chiens de garde.

Ils ne sont bons qu’a une chose : foutre de nouveaux impôts et augmenter les anciens. C’est à ça qu’ils gagnent leurs vingt-cinq balles !

Ça n’empêche, mille tonnerres que la dette gonfle ! Tous les ans on y colle une rallonge d’une centaine de millions. Faut bien gaver la haute fripouillerie, les grands seigneurs de la Politique et toute le vermine bourgeoise. Turellement, c’est sur notre dos que ça tombe !

Ça nous saigne ! À la Ville comme à la Campluche, le populo tire la langue, la misère se fout partout, nom de dieu !

Du train dont ça marche, ça n’ira pas loin : faut que ça pète ou que ça casse, le fiasco est au bout !

Tant mieux, nom de dieu, qu’elle tienne la banqueroute ! Elle nous mènera à le Sociale, qui seule nous sortira du pétrin, en supprimant toute le charognerie qui nous gruge.

Les patrons et les gouvernants foutus à cul, ça sera tris bath ! Chacun brillera à sa faim, et sans s’esquinter, turbinera librement.

Du coup, mille bombes, on ne verra plus à côté de jean-foutres, gras comme des porcs, qui gâchent la croustille de cent familles — des pauvres bougres, les boyaux vides, se tuer au travail.

Pour en revenir aux mecs du Palais-Bourbon, foutons-nous dans le trognon que ces gonces-là ne feront jamais rien pour notre gueule ! Y a assez longtemps que nous faisons les poires : faut cogner, nom de dieu, y a que ça de vrai !

Le Père Peinard

Lire tous les dimanches Le Père Peinard, reflecs hebdomadaires d’un gniaff, en vente chez tous les marchands de journaux ; le numéro deux ronds.

Paris. —Faugoux, imprimeur du Père Peinard, 120, rue Lafayette

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 Sœur Olympe 

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