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Autour de Pont-Melvez
29 avril 2017

Markowicz

Je lis en ce moment Partages , volume 2 , de André Markowicz .

Remarquable .

Quelle culture ! Quelle finesse ! Quelle sensibilité ! On sent beaucoup d'humilité dans

ce personnage , la douceur totale de celui qui ne se met pas en avant pour impression-

ner les autres mais qui vous délivre un message culturel de très haute volée .

A la fin de son livre , Markowicz ( c'est breton comme nom ? encore un Russe qui vient

manger les artichauts, le kouign-amann et le pâté Henaff des honnêtes Celtes de chez

nous ... Ma n'eo ket or vez ! ) parle avec brio de la langue bretonne , en expliquant sim-

plement mais brillamment que le breton a été confisqué par des intellectuels pour des

raisons idéologiques et que, confiné dans le système institutionnel ( école notamment ) ,

il s'apprend comme une langue étrangère , enseigné par des gens qui ne connaissent 

du breton que ses formes  écrites et ses normes . " Ce qu'on peut apprendre d'une lan-

gue à l'école , c'est juste le squelette de cette langue - quelle que soit la langue . Le sque-

lette , je veux  dire la grammaire , les bases . Mais personne ne parle anglais sans avoir

vécu dans un pays anglophone ... " 

Or , les néo-bretonnants qui sortent des moules de Diwan ou de Roudour n'ont qu'un

squelette d'invertébrés , une consistance de mollusques : la chair est absente .

Et cette chair s'obtient et prend de la matière et de la densité  , donc de la vie , en s'é-

toffant au contact de ceux qui pratiquent la langue de manière naturelle et authentique .

Or , ceux-là se meurent : et quand on est mort , il ne reste que des os .

De plus , les enseignants style Diwan ont appris le plus souvent leur " breton "  avec des

personnes de langue française pensant en français . On voit le résultat ... Cela me fait

songer  à Andrew Lincoln , ancien président de Diwan , brittanique , qui  parle français

avec un léger accent anglais et breton avec un accent carrément français : c'est tout

dire de sa filiation linguistique !

Enfin, Markowicz parle de Yannick Dabo , qui a appris le breton standard et l'a désap-

pris pour se construire un parler vivant : on est loin ici du squelette , de la structure

aussi vivante qu'un échafaudage ; le mot s'est fait chair , et seuls les rayons X peuvent

faire savoir qu'existent des os qui charpentent le tout . Chez les néo-bretonnants et

leur charabia hors-sol , seul le squelette  , à la sauce française, est bien visible . 

Prof De Guermont

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