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Autour de Pont-Melvez
16 octobre 2016

Pas de lien !

Pas de lien !

Un moinillon signale qu'il ne peut lire les derniers liens sur ce blog. (Liens Fouéré)

Il dit que si il clique sur le lien il a un texte qui dit : "MGMail erreur 404."

Merci de prévenir le monastère, si le problème persiste

Il est possible a fait une fausse manip !!!

Contact :

lemoinerouge@gmail.com 

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E
Yann Fouéré<br /> <br /> d'après les « Archives secrètes de Bretagne. 1940-1944 » de Henri Fréville<br /> <br /> Editions Ouest-France Réédition 2004<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Avertissement de Yves Fréville, Professeur émérite de sciences économiques à l'Université de Rennes I. Sénateur d'Ille-et-Vilaine.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Henri Fréville. (1905-1987).<br /> <br /> <br /> <br /> « Né en 1905, agrégé d'histoire, avait passé la fin de l'Occupation à Rennes et à Romillé à son retour de captivité, en 1943. Il était devenu peu après correspondant pour la Bretagne du Comité général d'Etudes pour l'information, organe de la Résistance chargé de préparer la naissance d'une presse nouvelle après la Libération. En juillet 1944, officiellement nommé délégué régional à l'information, il avait mis en place le réseau qui à partir du 4 août, jour de la Libération de Rennes, allait devenir l'administration régionale de l'information sous l'autorité du ministre de l'information du Gouvernement provisoire de la République française.<br /> <br /> Elu adjoint au maire de Rennes en 1947, puis maire de Rennes en 1953, président du conseil général d'Ille-et-Vilaine de 1966 à 1976, député de 1958 à 1968, sénateur de 1971 à 1980, il avait publié en 1979 aux éditions Plon une première synthèse de ses recherches sur la période de l'Occupation, La Presse bretonne dans la tourmente, 1940-1946. » ( Archives secrètes de Bretagne Note 1. p.340).<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> La présente étude sur Yann Fouéré repose sur les passages qui lui sont consacrés dans cet ouvrage.<br /> <br /> <br /> <br /> 22 septembre 1940. Yann Fouéré adresse une note aux services du Majestic à Paris, siège du corps administratif allemand (Verwaltung) en France occupée, dirigé par Werner Best, nazi qui connaissait bien le mouvement breton.<br /> <br /> Y. Fouéré adresse cette note de 17 pages, intitulée : « Mémoire sur l'emploi de la langue bretonne dans les écoles des départements du Finistère, des Côtes-du-Nord, du Morbihan, d'Ille-et-Vilaine, de Loire-Inférieure ».<br /> <br /> Ce document, rédigé seulement en allemand et en breton, à l'exception de quelques annexes en français invoque les règles internationales qui selon lui, devaient permettre de réglementer la vie matérielle et intellectuelle des pays occupés. Y. Fouéré avait choisi pour illustrer son propos « les décisions prises dans le passé par les autorités supérieures allemandes, en Belgique au cours de la première Guerre mondiale, en faveur du flamand et des revendications des populations qui le pratiquaient » ( p. 113). <br /> <br /> <br /> <br /> Mais Werner Best n'a pas le pouvoir de faire appliquer une telle mesure qui relève du pouvoir de l'Etat occupé, conformément au Règlement de la Haye et à la Convention d'Armistice.<br /> <br /> Yann Fouéré a, plus tard, affirmé que le mémoire avait été diffusé – donc rendu public – et Fréville précise : « On doit reconnaître qu'il n'a été retrouvé jusqu'à présent, et fort tardivement, que dans les seules archives allemandes, documents considérés comme affaires secrètes du Commandement, ce qui, par définition excluait toute diffusion externe ».<br /> <br /> Et il ajoute : « Mieux, dans aucun de ses nombreux écrits, Yann Fouéré n'a mentionné le nom de Werner Best dont nous savons maintenant de la façon la plus indiscutable qu'il le connaissait parfaitement »(p. 117).<br /> <br /> <br /> <br /> Yann Fouéré, donc, dès 1940, s'adresse directement et en secret aux autorités d'occupation, n'hésitant pas à leur demander d'outrepasser les règles de leur pouvoir dans la France occupée.<br /> <br /> <br /> <br /> Les autorités allemandes vont alors s'appuyer entre autres surYann Fouéré pour mener à bien leur stratégie concernant le mouvement breton.<br /> <br /> Elles sont très bien informées et savent qu'un soutien affiché rendrait ce mouvement encore plus impopulaire qu'il ne l'est.<br /> <br /> Par ailleurs, pour l'occupant, il ne faut pas mécontenter Vichy peu enclin à l'autonomisme et encore moins au séparatisme.<br /> <br /> <br /> <br /> Dans le chapître III des « Archives », Henri Fréville expose le « Plan du Majestic ». <br /> <br /> <br /> <br /> La lettre du 13/XII/1940, du Baron Hans von Delwig Tusenhaussen, section de Propagande France S.O, bureau local de Rennes, illustre à merveille ce plan . (Lettre manuscrite, non officielle – donc confidentielle – adressée à un certain Roeder, de l'entourage de W. Best, figurant dans les papiers du Majestic. Arc. Nat. AJ. 40-57).<br /> <br /> <br /> <br /> Paris le 13-12-1940<br /> <br /> <br /> <br /> Cher Monsieur Von Roeder,<br /> <br /> « Suite à notre conversation, je vous adresse ici, pour information, quelques notes sur l'état des affaires bretonnes :<br /> <br /> 1. Depuis le mois d'octobre, je me suis efforcé de rassembler et d'unifier les autonomistes modérés. J'y ai largement réussi. Les résultats essentiels que je peux vous annoncer sont : la fondation d'un nouveau journal (le quotidien La Bretagne, à Rennes), la fondation d'un Comité économique des intérêts bretons et le début de fondation d'un parti modéré. Ce parti pourrait toucher des milieux notablement plus vastes que ne pourrait le faire le groupe précédent dirigé par Debauvais et Mordrel.<br /> <br /> Le journal qui va être fondé (il paraîtra vers le 15 janvier) le sera principalement avec la participation de Yann Fouéré et de Jacques Guillemot.<br /> <br /> 2.Pour qu'une organisation modérée soit efficace, il est nécessaire que l'organisation extrémiste subsiste et continue à bénéficier de soutien. On m'a promis 200 000 F pour continuer à soutenir l'Heure bretonne qui, depuis que le bureau de l'Abwehr lui a retiré son appui, se trouve sans soutien ; mais il faut aussi faire en sorte que l'organisation extrémiste, en tant que telle, bénéficie de notre aide. (…)<br /> <br /> <br /> <br /> 3. Afin de permettre au mouvement breton de se développer sans heurts et, aussi, afin de lui laisser le temps de se réorganiser solidement sous la nouvelle direction de Raymond Delaporte, il serait tout à fait souhaitable que Mordrel et Debauvais se voient accorder le « séjour d'études » en Allemagne qu'avait proposé le bureau de l'Abwehr, et ce d'autant plus que la majorité de leurs anciens partisans se sont clairement exprimés en ce sens, estimant que « ce serait bien si les deux hommes se retiraient pour un certain temps ».<br /> <br /> Je vous serais reconnaissant d'examiner ces propositions et, éventuellement, de mettre d'autres projets en train.<br /> <br /> De mon côté, je pars aujourd'hui en congé jusqu'au 27/12 et je me permettrai à mon retour de vous demander une entrevue .<br /> <br /> Heil Hitler !<br /> <br /> Votre tout dévoué,<br /> <br /> H.V.D.T. »<br /> <br /> <br /> <br /> Dès janvier le baron était convoqué à Paris par Werner Best. Et Yann Fouéré et Jacques Guillemot se présenteront comme les fondateurs du journal La Bretagne qui ne paraîtra pas le 15 janvier comme annoncé, mais le 20 mars 1941.<br /> <br /> <br /> <br /> A noter que Von Delwig, dans sa lettre, ne dit pas que le journal « va être fondé par... » mais « avec la participation de » ce qui laisse clairement entendre qu'il a négocié avec Fouéré et Guillemot.<br /> <br /> <br /> <br /> A noter aussi que Otto Abetz, ex-social-démocrate, ardent défenseur et propagandiste d'une « Europe fédérée » dans les années d'après-guerre 1914-1918, revient à Paris en tant qu'ambassadeur de l'Allemagne hitlérienne, en 1934. Il s'ingénie à conserver le plus possible de ses relations antérieures et à en créer d'autres. Expulsé de France en 1939, Hitler le nommera en 1940, Ambassadeur d'Allemagne en France, à Paris... (et non à Vichy). Il revient avec ses collaborateurs allemands des années 1930 et les installe dans des postes-clés.<br /> <br /> <br /> <br /> Une somme d'un milliard de francs 1939 est mise à sa disposition pour arroser la presse, support de propagande de la politique du Reich et de ses succès militaires. Le Reich a besoin d'une presse régionaliste modérée pour soigner son image, et en ouvrant parallèlement les postes de radio à la langue bretonne, sous le masque « culturel » (Roparz Hemon et Fanch Eliès, le 1er juillet 1941), il tisse méthodiquement sa toile.<br /> <br /> <br /> <br /> En avril 1942, « La Dépêche de Brest » passe « sous le contrôle de Yann Fouéré et de ses amis, grâce à l'appui et à la collaboration des autorités allemandes, ce dont il n'est plus d'aucune manière permis de douter après le dépouillement des archives du Majestic et d'un certain nombre d'autres » (p. 293-94).<br /> <br /> Fouéré avait fourni notamment à Werner Best, le 25 février 1942, un rapport sur des « incidents municipaux » à Brest. (note p. 294). Le numéro du 1er janvier 1942 de La Bretagne titre effectivement / « A Brest, gros incident politique ». « Le nouveau Conseil municipal refuse sa confiance au chef de l'Etat sur sa politique de redressement ».<br /> <br /> Parmi les premiers collaborateurs de La Bretagne figurent comme rédacteurs en chef : <br /> <br /> le militant flamand Gerald De Baëker, rédacteur en chef du journal de mars à mai 1941...lequel fut ensuite correspondant de guerre de la L.V.F. (Légion des Volontaires Français contre le Bolchevisme) sur le front de l'Est... Promu lieutenant SS en 1944, « il devait périr sous l'uniforme noir, sur le front de Normandie, en août 1944 »(note p.290).<br /> <br /> lui succèdera André Rouault, agent notoire et qui s'affichait, de la Gestapo... Fréville considère qu'il a joué un rôle essentiel « dans les négociations relatives à la création du journal La Bretagne puis, plus spécialement dans celles qui préludèrent à la main-mise sur La Dépêche de Brest, en mars 1942. » (p.300).<br /> <br /> <br /> <br /> Aujourd'hui la réhabilitation des responsables du mouvement breton des années de guerre, fortement engagés dans la collaboration avec l'occupant nazi, est une constante du mouvement breton d'aujourd'hui. Il est donc utile de rappeler le travail remarquable d'Henri Fréville, qui permet, de rappeler, preuves irréfutables à l'appui, l'engagement parmi d'autres, de Yann Fouéré dans la collaboration avec les nazis.<br /> <br /> Grâce à sa pratique de la recherche historique, grâce notamment à son examen des documents récupérés dans les locaux du siège allemand à l'hôtel Majestic, le professeur Henri Fréville a mis en lumière « les relations que certains mouvements culturels et politiques bretons entretinrent avec l'occupant » (4ème de couverture).<br /> <br /> <br /> <br /> Nul ne peut, notamment grâce à son étude, nier la réalité.<br /> <br /> Alors que les dirigeants du mouvement breton ont tout fait pendant des années pour occulter leurs activités peu glorieuses pendant l'Occupation, l'historien souligne vigoureusement que « Sont apparus pour la première fois des écrits dont l'existence rendue publique ne saurait manquer de faire grand bruit et de trancher définitivement des débats demeurés sans conclusion pendant près de quarante ans » (Henri Fréville 1985).<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Daniel Morel
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