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Autour de Pont-Melvez
29 décembre 2015

Les bons contes font les bons amis (3)

Les bons contes font les bons amis (3)

L’aventure la plus célèbre de Job Penn Kalled de Pont-Melvez est donc bien l’affrontement qui l’a opposé au géant Gargantua. Job a toujours été fier et aimait se vanter à tout va de sa force exceptionnelle. Un jour, il eut l’audace de provoquer l’un des plus grand géants de la région de Chinon, mais les choses ne se sont pas exactement passées comme il le prévoyait.

«Job se rendait souvent hors de Bretagne pour affronter les géants qui s’y trouvaient, et il sculpta la Chaire des Druides à Maël-Pestivien qu’il pris comme résidence secondaire. Toutefois, un géant Angevin décida un jour de traverser le pays pour combattre Job. La femme de Job aperçu l’impressionnante créature qui progressait sur la lande, et réalisa qu’il faisait deux fois la taille de son mari. Quand il atteint la maison de Job, le géant tapa à la porte.

Bang, bang, bang.

La femme de Job ouvrit la porte (on ne sait exactement de quelle épouse il s’agissait, mais il se pourrait que ce soit Vésuve, car elle avait l’esprit très vif).

— Bonjour à vous, dit Gargantua, je suis venu affronter votre époux.

— Vraiment? demanda-t-elle, eh bien, bon courage à vous. Vous feriez mieux d’entrer et de prendre du repos, car il est parti chasser. Il reviendra  sous peu.

Gargantua entra et s’assit près du feu, et la femme lui offrit à boire et commença à chantonner une berceuse à la forme endormie dans le berceau.

Gargantua se pencha sur le lit. Un énorme guerrier s’y trouvait, la face barbue et taillé comme un bœuf.

— Mais qui est-ce ? demanda-t-il à la femme.

— C’est mon petit dernier, répondit-elle, le dernier des quinze. Les autres chassent avec leur père, et Ezo Le Chien.

N’a-t-il pas l’air gaillard?

Gargantua acquiesça et s’approcha pour avoir un meilleur aperçu.

— En effet.

La forme poussa un petit gémissement.

— Ah, le pauvre baba, c’est sûr que ses dents poussent, dit la femme, pourriez-vous placer un peu de baume sur ces gencives pendant que je réchauffe son lait, et elle donna un grand pot de pommade blanche au géant.

Gargantua plaça lentement son doigt enduit de pommade dans la bouche de la créature, puis s’écria et recula d’un bond.

— Il vient de m’arracher un bout de peau, dit-il, n’avez vous pas dit que ses dents étaient en train de pousser?

La femme sembla surprise.

— Vous avez du abîmer ses pauvres gencives. Eh oui, ses dents poussent. Ses dents de sagesse sont sur le point d’apparaître. Sûr que tous les enfants de Job sont nés avec leur rangées de dents bien complètes excepté des quatre dernières.

— Et la tête aussi velue ? demanda Gargantua, et les jambes aussi grosses que des troncs d’arbres ?

La femme eut un sourire compatissant.

— C’est le cas, en effet. Je vous le dis, j’ai eu bien du mal à sa naissance. Si vous le souhaitez, je peux tout vous dire à ce sujet. Trois semaines de labeur que j’ai eu… Mais bien sûr, ça en valait la peine – n’est-il pas un bon petit gars? Mais aucun d’entre eux n’a encore dépassé leur père.

Gargantua prit ses jambes à son cou et fuit jusqu’à chez lui, dévastant  la Chaire des Druides au passage.

La femme de Job rit et dit à la forme installée dans le lit, qui ne pouvait plus se retenir de sourire: »

Eh bien, mon cher mari, vous pouvez vous lever maintenant. Je ne pense pas que celui-là revienne vous affronter de si tôt. »

Adaptation (avec l’aimable autorisation  de l’auteur  du conte, Eithne Massey), présenté dans le recueil  "Legendary Ireland, myths and legends of Ireland", édition O’Brien Press, 2013, p. 240.

 

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